Les premiers réfugiés d'El-Facher arrivent à Tiné, au Tchad, deux semaines après la prise de contrôle de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR) le 26 octobre. Les survivants racontent à l'AFP des scènes de violence extręme : bombardements intensifs, exécutions de civils et extorsions systématiques lors de leur fuite à travers plus de 300 kilomètres de territoire hostile.
Mounir Abderahmane, 16 ans, a fui avec son père blessé, militaire de l'armée régulière. Dans un hôpital d'El-Facher, il a assisté à une scène traumatisante : «Ils ont appelé sept infirmiers et les ont réunis dans une pièce. Nous avons entendu des coups de feu et j'ai vu le sang couler sous la porte.» Son père est décédé en route vers le Tchad. Mouna Mahamat Oumour, 42 ans, a perdu sa tante lors d'un bombardement pendant la fuite : «Quand je me suis retournée, j'ai vu le corps de ma tante déchiquetée. On l'a couverte d'un pagne et on a continué.»
Checkpoints mortels et extorsion
Les FSR ont transformé la fuite en calvaire financier. Les réfugiés ont dû payer entre 500 000 et 1 000 000 de livres soudanaises (environ 700 à 1 400 euros) aux points de contrôle. Mahamat Ahmat Abdelkerim, 53 ans, décrit la méthode : «Les FSR ont des téléphones qu'ils mettent sur haut-parleur pour que nous contactions nos proches pour qu'ils nous envoient de l'argent.» Les témoins rapportent également des exécutions sommaires : «Ils mettent certains hommes de côté, les dépouillent et tirent au hasard sur eux.»
La ville assiégée depuis 18 mois présentait un tableau macabre. Hamid Souleymane Chogar, 53 ans, raconte : «Chaque fois que je montais prendre l'air, je voyais dans la rue de nouveaux cadavres, souvent des habitants du quartier que je connaissais.» Samira Abdallah Bachir, 29 ans, décrit la traversée d'un fossé rempli de corps : «On devait éviter les corps pour ne pas marcher dessus.» Hamid Souleymane Chogar précise : «Ils remplissent la moitié de ce fossé de deux mètres de large et de trois mètres de haut.»
Crise humanitaire massive
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) projette l'arrivée de 90 000 personnes dans les trois prochains mois. Ameni Rahmani, responsable de projet pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Tiné, confirme : «Des relocalisations sont en cours pour permettre de désengorger le camp de transit de Tiné et accueillir de nouveaux réfugiés.» MSF prévoit également de redéployer des équipes au Nord-Darfour après avoir retiré ses équipes suite à des attaques de drones sur des installations médicales. Le conflit au Soudan, qui oppose les FSR à l'armée régulière depuis avril 2023, a déjà déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué des dizaines de milliers de morts, constituant selon l'ONU la pire crise humanitaire mondiale.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).















